Page:Corbière - Le Négrier.djvu/120

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le matelot Ivon, devenu second de la prise, ce gros Bas-Breton dont j’ai déjà parlé, me prit avec lui pour faire le quart. C’était une espèce d’homme aussi large qu’il était haut, un homme carré enfin, un de ces êtres qui semblent nés sur la côte de Bretagne pour barboter dans la mer au sortir du berceau ; mais c’était aussi une de ces fortes créations physiquement complètes, qui sentent le besoin de protéger quelque chose de plus faible qu’elles, et qui semblent faites pour s’attacher à celui chez lequel elles devinent plus d’esprit et moins de force matérielle que chez elles.

Ivon me prit dès la première nuit