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des églises du désert.

déjà vers le commencement du siècle dernier les réfugiés tendaient à cesser d’être un peuple distinct chez les nations qui les avaient accueillis comme des frères ; on peut juger combien serait vaine l’entreprise de vouloir démêler aujourd’hui ces races étroitement confondues depuis au moins quatre ou cinq générations.

Cependant il nous est bien difficile de quitter ce sujet sans au moins consacrer un souvenir à tous ces hommes distingués, qui furent contraints de quitter

    une statistique européenne des églises françaises du refuge, en remontant jusqu’aux premières années de notre siècle, et en avertissant que nous n’indiquons que les églises principales et que notre liste est incomplète. Il faut remarquer que cette énumération renferme les églises calvinistes réformées au rit et langue française, qui se sont fondées ou qui se sont considérablement grossies par suite des lois de Louis XIV. Plaçons seulement pour mémoire l’accroissement notable des églises du canton de Vaud, de Neuchâtel, de Berne, de Zurich et de Genève. Église française d’Iverdun et de Bâle ; église française de Maestricht et environs ; égl. franç. de Nimègue, Venloo et Stevenswaart ; égl. franç. au Sas de Gand, Flandre hollandaise ; église franc. à Tournay ; égl. franç. à Deux-Ponts, ancien duché ; égl. franç. de Bienne, Haute-Alsace ; égl. franç. de Mulhausen ; égl. franç. de Saint-Imier, Corgemont, Bevillard, dépendant de l’ancien évêché de Bâle, du Jura et de Moutier ; égl. franç. à Stolberg ; égl. franç. du marquisat de Bareith et de Lunebourg ; égl. franç. de Francfort ; égl. franç. de Hambourg ; égl. franç. de la Prusse ou de l’ancien Brandebourg ; égl. franç. à Stettin ; à Kœnigsberg ; à Berlin ; égl. franç. wallonnes des provinces unies de Hollande ; égl. franç. à Amsterdam, à Groningue, à Breda, à Rotterdam, à Arnhem, à Deft, à Leyde, à Utrecht, à La Haye, à Middelbourg ; égl. franç. de Londres ; égl. franç. de Copenhague. Il y avait naguère des maisons des dames françaises réfugiées à Harlem, à Schiedam, à Deft, à La Haye, à Harderwick, à Rotterdam. Enfin la compagnie des Indes-Orientales hollandaises transporta au Cap des réfugiés français dont les descendants habitent encore cette colonie. Il faudrait avoir recours aux archives de tous ces lieux et de beaucoup d’autres encore pour composer une histoire un peu complète du refuge. En une foule de points ces communautés touchent à leur fin, étant de plus en plus absorbées par les masses nationales environnantes. Ce sont des enfants nombreux de la France irrévocablement acquis à l’étranger.