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des églises du désert.

interdit dans toutes les villes épiscopales, la démolition des temples y fut ordonnée ; ce fut la première mesure générale contre les édifices consacrés au culte protestant français (Arr. du cons. du 30 juillet 1685, fait à Versailles. Signé Colbert). Sur les instances de la même assemblée du clergé, il intervint un autre édit pour empêcher les calomnies des ministres et de leurs adeptes contre la religion dominante ; il ordonne de ne composer aucuns livres contre la foi officielle, et on y remarque cette singulière disposition : « Défendons aux ministres de parler directement ni indirectement, en quelque manière que ce puisse être, de la religion catholique. « (Édit du mois d’août 1685, donné à Versailles.) Enfin fut rendu l’édit de révocation générale, qui était assez clairement annoncé par tous les précédents, mais qui, cependant, les dépassait tous de beaucoup. On sait qu’il pose d’abord dans le préambule, comme fait acquis, « que la meilleure et la plus grande partie des sujets du roi de la relig. prét. réf. ont embrassé la religion catholique. » En conséquence, il ordonnait la démolition de tous les temples ; il contenait défense de s’assembler en aucun lieu que ce puisse être ; il enjoignait à tous ministres non convertis de sortir de France, sous peine des galères ; il stipulait que tous les enfants seraient élevés catholiques, et enjoignait aux parents de les envoyer aux églises ; enfin, il prononçait la confiscation définitive des biens contre tous protestants qui ne seraient point rentrés dans l’espace de quatre mois, et ordonnait que nul ne pourrait sortir du royaume, sous peine des galères pour les hommes, et de la confiscation de corps et de biens pour les femmes ; toutefois, l’édit consentait à ce que ceux de la religion réformée, non convertis, restassent en France, sans