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sola bientôt les églises, qui amena chez elles un commencement de prise d’armes, ou au moins un commencement d’hostilités.

Les difficultés les plus sérieuses venaient d’un certain nombre d’évêques, et des curés de plusieurs diocèses du Languedoc, dont les usages étaient fort différents de ceux du clergé du ressort du Parlement de Paris, peut-être à cause de leur position même dans ces contrées, où les partis religieux étaient perpétuellement en présence. Les curés du Vivarais et des Cévennes savaient très-bien qu’une foule de mariages, qu’ils bénissaient, n’appartenaient à la religion catholique que pour la forme, qu’ils étaient, en vérité pure, des mariages protestants ; ils savaient de plus que beaucoup de mariages avaient lieu au désert, et que par conséquent une foule des enfants qu’on leur présentait étaient issus de mariages protestants et seraient élevés protestants. Ainsi, dans les contrées où il y avait beaucoup de prétendus nouveaux convertis, le clergé catholique, victime lui-même de la rigueur de ces édits, dont la tyrannie et l’injustice appelaient et justifiaient en quelque sorte l’hypocrisie des réformés, était réduit à célébrer de véritables baptêmes et mariages protestants au fond, mais catholiques pour la forme. C’était un résultat de l’intolérance, que personne n’avait prévu. Dans cet état de choses, plusieurs ecclésiastiques eurent recours à l’expédient d’ajouter la qualification de bâtard ou illégitime à l’inscription de baptême d’un enfant des nouveaux convertis ; remède contraire au bon sens, puisque l’enfant était censé né de parents réunis à l’église, d’après les déclarations des édits. Joly de Fleury condamne cet usage sans restriction. Les principes fort sages en la matière, qu’il présenta au con-