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magistrat, les liaisons du régent avec l’Angleterre donnèrent quelque espoir aux églises, de telle sorte qu’elles publièrent de nouveau que l’exercice de leur religion serait rétabli. On songea alors à y remédier par une nouvelle loi renfermant la substance de plus de deux cents édits, déclarations ou arrêts qui étaient presque ignorés. « M. le chancelier d’Aguesseau y travailla. Pendant le ministère du cardinal Dubois, on reçut des nouvelles de la Guyenne, de la Saintonge, du Languedoc, où les religionnaires s’assemblaient et méprisaient les lois du royaume, surtout relativement aux baptêmes et aux mariages. On reprit le système d’une nouvelle loi après la mort de M. le duc d’Orléans. Le projet fut consommé par la déclaration du 14 mai 1724. » (Mémoire). Telle fut l’origine de l’édit cruel que nous avons apprécié plus haut. Il fut jugé nécessaire par la cour, pour réfuter les bruits de tolérance qui s’élevaient çà et là dans les églises, et qui coûtèrent plus tard la vie aux ministres Rang, Roger, et Désubas. Il paraît que les exhortations des synodes ne furent pas sans effet ; suivant ce mémoire, le commandant du Languedoc, le maréchal de La Fare, que nous avons déjà vu en correspondance avec l’évêque d’Alais, transmit en 1728 un mémoire à la cour, où il déclare que l’abus des baptêmes et des mariages recommençait, principalement par les difficultés que les évêques et curés y apportaient. Les protestants se voyant réduits par la force à se présenter devant les prêtres pour se marier, s’en vengeaient par la dissimulation ; ce qui révoltait les évêques. Cet abus fut porté au point que le cardinal de Fleury eut quelque idée, en 1729, de faire à ce sujet un règlement mitigé, qui eût autorisé deux sortes de mariage ; d’abord, l’ancien mariage catho-