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motivent les mesures et en expliquent les résultats, on parvient à suivre les progrès si difficiles de la discipline, et à découvrir les faits les plus dignes d’être relatés aujourd’hui. Ce sont là, pour les églises de France, les affaires domestiques et de famille de ces temps orageux. Mais il faut y joindre la connaissance de leurs rapports avec la cour, de l’effet que les nouvelles de leur développement y produisaient, et des mesures qu’ils suggéraient à l’administration suivant l’urgence et la gravité des cas. Les arrêts des parlements, et les faits d’une intolérance le plus souvent capricieuse et locale, mis en regard des réflexions et de la conduite des pasteurs du désert, ne suffisent plus pour cette histoire des rapports du gouvernement du royaume avec les églises. Sous ce rapport, il faut consulter spécialement les Mémoires, qui furent composés à diverses époques à Paris ou à Versailles par les magistrats surtout, et qui, rédigés d’après les dépêches des gouverneurs et des intendants, ainsi que sur les lettres des évêques, nous laissent voir quelles idées le gouvernement entretenait sur l’état des églises et quelles nouvelles mesures il crut devoir prendre à l’égard des communautés qui renaissaient sans cesse, bien que le code de Louis XIV, confirmé par son successeur, eût prétendu nier leur existence d’une manière absolue. L’examen de ces documents administratifs peut servir à jeter de grandes lumières sur le fait le plus inconcevable de toute cette époque ; l’obstination extraordinaire avec laquelle un gouvernement fort peu empreint du fanatisme des temps passés, tentait sans cesse de ramener au giron catholique les églises, qui résistaient depuis près de cent ans aux vexations comme aux supplices, obstination d’autant plus inexplicable, que le dernier effort