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des églises du désert.

évangélique. Pour faire mieux apprécier quel était le genre d’existence de ces pasteurs si dévoués à l’œuvre sainte, et quels étaient les dangers que pouvaient alors rencontrer tous ces hommes dont les provinces voisines se disputaient les services, nous donnerons ici un passage de la confirmation de l’attestation du synode provincial du haut Languedoc, qui fut délivrée sur sa demande au pasteur Pierre Corteis, forcé de se réfugier ailleurs, et par motif de santé, et pour échapper aux poursuites : « L’assemblée édifiée de plus en plus de la pureté de sa doctrine, de son zèle infatigable et de la sainteté de ses mœurs, après lui avoir témoigné le vif regret qu’elle a de se voir à la veille d’être privée d’un si digne pasteur, lui accorde sa juste demande avec d’autant plus de raison, que ledit pasteur a été exposé et l’est encore à la plus violente persécution, et aux périls les plus éminents de la part des ennemis de la vérité ; car, outre les dangers ordinaires annexés au ministère sous la croix, il a été pendu deux fois en effigie, comme appert par les jugements rendus par les intendants de Montpellier et d’Auch, poursuivi plusieurs fois par des détachements de dragons, et recherché par des particuliers mal intentionnés, ce qui le met dans la nécessité indispensable de se réfugier dans un pays de liberté ; sur ces fondements, nous prions Dieu de le combler de ses grâces les plus précieuses, et de le couvrir de sa divine protection partout où sa Providence le conduira. De notre assemblée pastorale, de laquelle ledit pasteur est modérateur, le 18 août 1752. » (Mss. Cast., p. 115.)