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suites rigoureuses avaient introduit dans une discipline, qui ne souffrait pour aucune considération le mélange du rit catholique et protestant, le synode du bas Languedoc invita le synode national « à écrire aux églises des pays étrangers, pour les informer de l’état des protestants, et les prier de leur accorder l’ancienne union et amitié dont elles honoraient autrefois les églises, et à prier notamment celles de Suisse, Genève et Hollande, de ne recevoir à la sainte cène aucun membre des églises françaises, sans qu’ils aient une attestation de leurs bonne vie et mœurs, afin de prévenir par là qu’un nombre considérable de négociants et autres, qui vivent sans culte public et en faisant des actes d’hypocrisie et d’idolâtrie, à l’occasion de leur mariage et du baptême de leurs enfants, ne profanent point le saint sacrement, et que désormais ils respectent la discipline ecclésiastique et les ministres qui l’exercent. (Instr. à MM. les dép. au syn. nat., sign. Rivière, sec ; 1748., or. Mss. P. R.) Bientôt les églises tentèrent une démarche plus décisive. Leur agent en Suisse, qui était alors Antoine Court, fit tous ses efforts pour intéresser en leur faveur les ambassadeurs des puissances protestantes qui s’étaient rendus au congrès d’Aix-la-Chapelle. Des mémoires détaillés furent remis à M. Van-Haren, ministre plénipotentiaire du stathouder. Ces mémoires exposent aux envoyés des hautes puissances que rien n’est plus déplorable que l’état des protestants français ; que non content de faire peser sur eux des lois très-rigoureuses, on en était venu, en Vivarais, dans le Poitou, et près de Montauban, à des espèces de massacres, sans que les auteurs aient été recherchés ni punis ; que plusieurs de leurs ministres avaient fini leurs jours sur un infâme gibet ; qu’il n’y avait aucunes