CHAPITRE VI.
Il faut maintenant que nous revenions pour un
instant à la situation politique de l’Europe et de la
France. Pendant que les églises étaient ainsi accablées
et que leurs plaintes restaient sans réponse, la guerre
continuait avec fureur. L’ennemi avait été contraint
d’évacuer la Provence ; Gênes, qu’assiégeaient les
Autrichiens et les vaisseaux anglais, était débloquée,
à la suite des manœuvres savantes de Belle-Isle ;
sa gloire vint expirer dans les défilés d’Exiles, en Piémont,
d’où l’armée française fut repoussée après un
horrible carnage, où le fils du général perdit la vie.
Mais les maréchaux de Saxe et de Lowendal rétablissaient
les affaires au nord : les armées combinées d’Angleterre,
de Hollande et d’Autriche, étaient mises en
22 juillet.
1747.déroute à Lawfeld ; Berg-op-Zoom était enlevée d’assaut par la valeur française ; mais notre marine essuya
de grandes pertes en deux combats meurtriers sur les
côtes de Bretagne. Au commencement de 1748, toute
l’Europe menaçait de reprendre une guerre qui durait
depuis huit ans, qui avait ravagé une province
de France, les Pays-Bas, une partie de la Hollande, et
la moitié de l’Italie et de l’Allemagne. Tous les peuples
qui s’étaient jetés dans cette lutte acharnée, et surtout
l’Angleterre et la France, étaient abîmés par les im-