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des églises du désert.
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prêcher à l’avenir ; 2o qu’il serait ordonné de s’en tenir uniquement à l’Écriture Sainte comme à la seule règle de la foi et qu’en conséquence l’on rejetterait toutes les prétendues révélations, qui avaient la vogue parmi nous, et qu’on les rejetterait non seulement parce qu’elles n’avaient aucun fondement dans l’Écriture, mais encore à cause des grands abus qu’elles avaient produits. Ces deux articles passèrent à la pluralité ; le reste de la journée fut employé à l’examen des mœurs de tous ceux qui composaient le petit collège. La manière en parut nouvelle. Deux des membres qui donnèrent dans la suite bien de l’exercice et que la providence conduisit en 1723 à une mauvaise fin, s’y opposèrent ; je leur en représentai la nécessité, et ils s’y soumirent comme les autres. (L’auteur veut parler ici des prédicateurs Jean Huc et Jean Vesson, dont nous rapporterons plus bas les actes et le sort.)

« Les règlements de cette petite assemblée, dont j’eus grand soin de faire des copies et de les répandre, firent du bruit et produisirent d’excellents effets. Elle fut qualifiée du nom de synode et fut suivie de plusieurs autres, qui portèrent le même nom ?

« C’est d’une de ces assemblées tenues en 1719 que je fis écrire à M. Jacques Basnage pour lui donner avis de ce qui se passait parmi nous[1]. Notre lettre était datée de notre assemblée synodale, et était signée du modérateur et du secrétaire. Cette lettre fit grand plaisir à ce pasteur. Il nous en assura en ces termes : « Il serait difficile de vous exprimer la joie

  1. Cette lettre a été récemment retrouvée et publiée dans le journal religieux l’Évangéliste, par le pasteur Fontanès. 1837. On conçoit combien de pareilles pièces durent être tenues secrètes dans le temps, puisqu’elles étaient en opposition flagrante avec les édits.