s’étaient évadés de l’école de propagation, de sorte que par une bizarrerie intolérante qui ne s’était peut-être jamais rencontrée, les pères étaient mis en prison en remplacement de leurs enfants, qui étaient sortis pour les rejoindre.
Ces punitions, qui frappaient les familles dans leur
postérité, avaient été dans bien des cas précédées par
d’autres rigueurs, qui atteignaient les parents au moment1745.
de la naissance des enfants. Ainsi à Marigne,
près de Die, Jean Gitard et Jean Bouat furent condamnés
à une amende de 12 et de 30 louis d’or, au
profit du commandant d’Audiffret, pour le crime de
n’avoir pas présenté leurs nouveau-nés à la paroisse,
mais au désert. Cette pratique de rançonner pour
les baptêmes fut aussi mise en usage en Saintonge ;1746.
Juin.
les protestants Raveau et Gnérin furent arrêtés pour
avoir fait baptiser leurs enfants dans une assemblée.
Les mêmes condamnations furent prononcées en
Normandie ; un protestant de Rouen, nomme Gausselin,1746.
Septembre.
fut longuement détenu pour un fait du même
genre. En cette espèce, comme en toutes les autres, le
Languedoc fut le plus maltraité. Les subdélégués de1750.
Octobre.
l’intendant de Montpellier procédèrent contre un
nombre de protestants de Barre, de Sauve et de Saint-Hyppolite,
dans les Cévennes, pour avoir fait baptiser
leurs enfants par des ministres ; chacun des prévenus
fut condamné à la prison et à l’amende. Ces recherches,
concernant les baptêmes, devinrent bientôt et
plus vives et plus générales. L’intendant chevalier
Lenain, dont nous avons rapporté tant de jugements,
mourut en 1751. Ce magistrat était très-dur
et sévère ; nous voyons qu’en 1748 (10 juin) il fit
encore exécuter à Montpellier Jean Desjours, de
Brussac, en Vivarais, pour avoir fait partie du ras-