lieu qu’au vu de la contrée entière et à la face des intendants et des commandants militaires ; il était donc littéralement impossible qu’elles fussent secrètes. Le comte de Saint-Florentin, s’il fut de bonne foi, s’égara lui-même dans la poursuite d’un problème insoluble. Il n’y aurait eu de remède sûr à une position qui était pour l’administration un embarras et pour les églises un tourment, que celui de relever les temples, de régulariser les assemblées ; en un mot, de revenir à l’édit de Nantes. Mais cette mesure équitable était fort au-dessus des édits du temps. On craignait ce sentiment qu’on flétrissait déjà du sobriquet de tolérantisme ; on craignait surtout de paraître porter la coignée sur l’arbre compliqué et antique des édits de Louis XIV. Il fallut donc traverser encore bien des malheurs avant d’arriver à la liberté ou même au repos.
Il est évident qu’à cette époque du plus fort de la
guerre de 1744 ? l’attention du gouvernement fut
vivement excitée par l’espèce d’attitude que les églises
du désert pouvaient prendre devant l’étranger. Ce
fut principalement sous une couleur factieuse que
leurs ennemis tâchèrent de noircir leur conduite. Il
1745.
28 octobre.parut un réquisitoire fulminant du procureur général
du Saget au parlement de Toulouse. Ce magistrat s’y
élevait avec force contre les nouvelles assemblées,
contre les entreprises des séditieux qui, sous prétexte
de religion, cherchent à semer le trouble et la division
dans l’État : « Ces gens inconnus vont lever leurs
têtes rebelles lorsque les sujets du roi sont occupés
au-delà de nos frontières à faire valoir, les armes à la
main, les droits et les intérêts de la nation. » L’évêque
1746.
10 février.de Valence, Alexandre de Valon, allait encore beaucoup
plus loin que le ministère public de Toulouse