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des églises du désert.
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aux rigueurs de leurs ennemis, eurent à lutter contre le résultat de deux intrigues, dont nos pièces ont enregistré les détails, et qui font bien voir que les protestants avaient des ennemis à qui toutes les armes étaient bonnes. La première fut l’œuvre d’un calomniateur anonyme ; la seconde trouva des échos plus sérieux. L’évêque de Castres fut sommé, par une 13 août. lettre anonyme remise au suisse de l’évêché, de chasser de la terre de Viane, son vicaire l’abbé Téron ; faute de quoi on lui déclarait qu’il lui en coûterait la vie. Par une bizarre invention de cette œuvre de ténèbres, un grand nombre de points ou de croix tracés dans ce libelle, désignait le nombre des signataires : « Autant de traits, autant d’hommes prêts à vous faire l’opération, » disait la lettre. Le tout était censé écrit de la part des pasteurs Viala, Olivier et Lacombe. Il fallut que le pasteur Michel Viala écrivît à l’intendant Lenain une lettre énergique pour repousser la responsabilité de cette infamie. Il lui fait sentir combien peu il est probable que des ministres dont la doctrine tend manifestement à l’affermissement de l’ordre, que des hommes dont les maximes ne respirent que la paix, l’union et la charité, que des hommes qui annoncent à haute voix le précepte apostolique de rendre le bien pour le mal, que des prédicateurs, qui font consister leur gloire dans le martyre, soient coupables de choses diamétralement opposées à toute leur conduite et à tous leurs principes. Il termine en adjurant l’intendant de faire rigoureusement rechercher l’auteur de cette calomnie (Mss. Cast., p. 43).

L’autre délation fut plus grave, parce qu’elle portait sur des objets plus importants que l’exil d’un vicaire. Il s’agissait du crime de sédition et d’intelli-