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des églises du désert.


iii.

Ils l’ont pris et mené devant Monsieur Daudé ;
En entrant dans sa chambre, on l’a interrogé :
On lui a demandé : « Que faites-vous en ville ?
— « Je suis venu exprès pour prêcher l’Évangile. »

iv.

On lui a demandé : Où avait-il prêché ?
— « Partout où j’ai trouvé des chrétiens rassemblés. »
On lui a demandé : Où faisait-il sa demeure ?
Il leur a répondu : « Le ciel est ma couverture. »

v.

« Êtes-vous un pasteur de ceux qui vont aux champs ? »
« Non, leur a-t-il dit, je suis un proposant.
« Je suis Roussel d’Uzès : permettez-moi de faire
« Savoir que je suis pris à ma très-chère mère.

vi.

Après l’avoir ouï et écrit ses raisons,
L’ont pris et l’ont mené tout droit aux prisons,
Tout droit à la prison dedans la citadelle,
Qui est depuis longtemps la maison des fidèles.

vii.

On plante un piquet par devant la prison,
Et la porte est gardée par cinq ou six dragons.
Mais le pauvre Roussel, dedans cette misère,
A toujours son recours au Père des lumières.

viii.

Le soir sont arrivés beaucoup de grenadiers.
Qui l’ont pris et mené tout droit à Montpellier,
Tout droit à Montpellier dedans la citadelle ;
C’était depuis longtemps la maison des fidèles.

ix.

Sa mère le vient voir avecque de ses amis,
Son beau-frère avec elle, et lui dit : Mon fils,
Si tu as prié Dieu, en France, c’est un crime ;
Il n’y a point de pardon ; tu en seras victime.