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histoire.
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tieuses, pour que les ennemis des protestants ne tirassent point parti de cette apparence. Elle ne fut jamais chez les instigateurs de mesures rigoureuses qu’un prétexte. On ne voit pas que dans toute cette époque une seule de ces assemblées se fût portée à des excès séditieux, ni qu’une seule se fût réunie dans un pareil but. La sage direction de la presque unanimité des pasteurs, les soins d’anciens, notables, choisis souvent parmi les plus riches propriétaires, la vigilance des synodes, les règles constantes de la discipline auxquelles on restait aussi fidèle que le malheur des temps le comportait, tous ces liens à la fois sociaux et religieux, formaient de puissantes garanties d’ordre et de respect pour les lois. Ce fut à toutes ces influences réunies, que les réformés durent l’avantage de proclamer hautement que pas une seule de leurs assemblées ne se rendit coupable de rébellion. C’étaient, à la lettre, des réunions purement religieuses, et qu’on eût dû, sinon permettre, au moins tolérer, puisque ni les édits, ni les jugements, ni les irruptions de soldats n’avaient pu les arrêter. Cependant elles ranimaient sans cesse la vigilance des intendants et les procédures des cours. Ainsi que nous l’avons vu, la responsabilité de ces réunions pesait sur des contrées entières ; les amendes venaient frapper ceux que les jugements n’avaient pas atteints, et ceux même qui étaient restés dans leur domicile. Cette marche sévère des parlements et de l’administration apportait des obstacles sérieux à la régularité du culte et à l’assiduité des fidèles. Ces obstacles furent assez grands à cette époque pour que les pasteurs et anciens du haut Languedoc dussent adresser aux réformés une lettre circulaire spéciale pour leur rappeler leurs devoirs sur cette