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de désobéissance, d’être déclaré coureur par les pasteurs des provinces où il sera ou par ceux des provinces voisines » (art. 25).

Le synode de 1744 s’occupa aussi des livres de piété dont les églises du désert devaient se servir de préférence. Il fut arrêté qu’on se servirait dans toutes les provinces de l’abrégé du catéchisme du savant et pieux théologien de Neufchâtel, le pasteur Jean-Frédéric Ostervald. Il fut aussi décidé qu’on se servirait, après la lecture de la Bible, des arguments et réflexions du même ministre (art. 11 et 12). Les églises du désert firent preuve de sagesse en adoptant ces compositions à la fois graves et familières, qui ont rendu des services réels au culte domestique, et qui encore aujourd’hui ne sauraient être remplacées. Le vieux Ostervald, qui avant la révocation avait recueilli les leçons de l’illustre Jean Claude, encore à Paris, put ainsi renouer la chaîne des temps et continuer dans les églises du désert la tradition des idées de ce sage pasteur et de l’ancienne académie de Saumur[1]. Ce fut peu d’années avant la fin de sa longue carrière (1747) que le pasteur Ostervald put

  1. Il est bien probable que Jean-Frédéric Ostervald entra en communications fréquentes avec les comités de Lausanne et de Genève et avec Antoine Court, sur les affaires des églises du désert. En même temps, ses amis et collègues, les savants théologiens Ott, de Zurich ; Samuel Werenfels, de Bâle ; Louis Tronchin, Alphonse Turettini, Jalabert, de Genève ; Berger, de Lausanne, et plusieurs autres, correspondaient activement avec lui et avec l’archevêque Wake, qui, de son côté, s’appuyait sur le crédit de la cour d’Angleterre : « En employant leur crédit, M. Ostervald a fait délivrer des galères des personnes qui y étaient détenues pour la religion, procuré des secours considérables à ceux qui étaient persécuté pour cette cause, et rendu des services essentiels à des personnes qui le méritaient. » (Mém. mss. Chaufepié, Dict., mot Ostervald.) L’article de Jean-Frédéric Ostervald, un des plus illustres et féconds théologiens du xviiie siècle, a été oublié dans notre dernière grande biographie. (Biographie universelle, par Michaud. 1811-1828.)