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des églises du désert.

l’action des persécutions constantes, qui dissipaient violemment les assemblées et troublaient le culte domestique par des recherches inquisitoriales ; leurs conducteurs et leurs fidèles essayaient de ranimer ailleurs la flamme du zèle qu’ils avaient si précieusement conservé. Sous ce rapport, la partie de la province dite du haut Languedoc fut l’objet des tentatives1733. les plus heureuses. Le bas Languedoc députa aux églises de la haute province Michel Viala, du lieu de Pont-de-Montvert, en qualité de prédicateur seulement ; il parcourut toute la contrée, et réorganisa les églises partout où la population et la ferveur le permettait. Sa tournée courageuse eut tant d’effet que, deux ans plus tard, les anciens des églises du haut Languedoc et haute Guyenne, où il n’y avait encore1733.
18 mai.
aucun pasteur à résidence fixe, écrivirent une lettre pressante à leurs frères de la basse province, pour leur demander le secours d’un ministre. « Vous n’ignorez pas, Messieurs, disaient-ils, qu’il y a un très-grand nombre de réformés dans cette contrée ; vous n’ignorez pas non plus la nécessité pressante du saint ministère au milieu de nous. Les corruptions générales, les tentatives continuelles de l’ennemi, le désir véhément des fidèles, l’efficacité des armes spirituelles dont vous vous servez pour renverser l’empire du démon, les progrès que l’Évangile a déjà faits dans ces pays infortunés, par le ministère de M. Viala, notre bien-aimé frère, sont autant de preuves de cette nécessité… Nous souhaitons que vous nous fassiez la grâce de nous pourvoir d’un prédicateur actuel, prédicateur que nous entretiendrons, sans le secours de vos églises. » Ils demandaient aussi la visite d’un pasteur toutes les années pour l’administration des sacrements. Le synode de la basse province répondit