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ne fut qu’une trêve : la guerre se ralluma jusqu’au traité de Paris, par suite duquel deux grands événements qui intéressaient la puissance des États protestants de l’Europe et du Nouveau-Monde furent définitivement consommés : la consolidation de la Prusse hérétique comme puissance de premier rang, et la prépondérance coloniale de l’Angleterre, dont la marine s’étendit dès-lors dans le monde entier. Tels furent les grands traits de la politique extérieure.

Quant à l’administration intérieure de la France, dans ses contacts avec les droits des sujets, et par conséquent avec les intérêts des églises, nous y distinguons ce caractère dominant ; la prédominance du pouvoir parlementaire sur la fonction et sur la juridiction des intendants. Ce point est digne d’être considéré de plus près. Dans la période où nous allons entrer, nous verrons plus particulièrement les parlements se mêler des affaires des protestants et opposer aux églises l’autorité et la rigueur de leurs nombreux arrêts. Jamais les parlements de France n’avaient vu sans ombrage le pouvoir monstrueux des intendants, qui, émanant directement de la cour, accaparaient la haute justice au détriment de la magistrature. Leur pouvoir, expression perpétuelle de l’unité politique et de l’action du gouvernement central, avait été porté au-delà de toutes bornes par Louis XIV. L’administration de l’intendant Lamoignon de Baville en Languedoc en fut la plus terrible application. Nous avons vu quels furent plus tard les attributions et le zèle de l’intendant Bernage de Saint-Maurice. Nous avons remarqué surtout, que, dans sa correspondance officielle, il insiste sur la nécessité de faire des exemples, émanés de la sévérité de sa justice administrative, mais qu’il passe à peu près sous silence l’auto-