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ment convenir à la situation des réformés de toutes les autres provinces de France.

Les curés des Cévennes traitent d’abord « des hérétiques. » Il y a dans tout ce pays, disent-ils, des prédicants en grand nombre, et pour qui l’on impose dans chaque paroisse une somme considérable. Cette somme est exactement payée et colligée par deux ou plusieurs habitants, sans y comprendre les quêtes qui se font à chaque assemblée qui tient, et qui sont aussi considérables. Ces prédicants rassemblent leurs consistoires régulièrement à certains temps ; ils tiennent des assemblées très-nombreuses et très-fréquentes en plein midi, sur les montagnes, dans les bois, et souvent dans des maisons particulières ; nous le savons, nous le voyons, personne cependant ne dit rien ; personne même n’ose rien dire, crainte d’être assassiné, comme il est arrivé. Nos catholiques souffrent persécution ; on n’oublie rien pour les détourner de la bonne voie, on emploie les menaces, on n’épargne pas même les mauvais traitements envers certains de ceux qui se rendent assiduement à nos églises, sous prétexte qu’ils avertissent leurs curés de la tenue des assemblées illicites et de ce qui s’y passe. Plusieurs de nous avons reçu des lettres remplies de semblables menaces. Les docteurs de mensonges qui président à ces assemblées d’iniquité, n’inspirent à ceux qui vont les entendre que l’indépendance et le mépris des lois et de l’autorité. L’esprit de révolte et de sédition ne fut jamais plus généralement répandu. On fait entendre au peuple que le roi lui a accordé la liberté de conscience par un article de la dernière paix, et que s’il diffère à lui donner la permission de rebâtir les temples, ce délai de permission ne peut aller que jusqu’à 1738…… — Baptême des petits enfants. En certaines paroisses