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histoire.

de force. Dans l’année qui suivit l’évasion du ministre Claris, nous le voyons, en qualité de secrétaire ou de président modérateur, se réunissant à ceux de ses collègues que nous avons déjà fait connaître, sauf le ministre Viala, pour coopérer à plusieurs mesures d’un caractère plus général, et de nature à rallier les fidèles des provinces les plus éloignées. La disette de pasteurs savants existant toujours, et la province de Guyenne étant presque dénuée de leur secours, le Languedoc, malgré d’injustes jalousies, prit l’initiative. Cette province invita les collègues de Suisse à dresser un formulaire de prières accommodées au temps, que les anciens pussent réciter au défaut d’un culte régulier devant le nombre de fidèles que la prudence permettait. C’était toutefois agir un peu contre l’avis de Saurin. On délibéra de plus que toutes les fois que des jeunes gens souhaiteraient d’étudier pour devenir ministres, deux députés se transporteraient sur les lieux pour examiner si les aspirants avaient les mœurs requises et le talent pour la prédication. La persécution apportant trop d’obstacles aux députations du Dauphiné et du Vivarais, on adopta l’avis de considérer comme synode national la réunion des représentants des églises de Guyenne, haut et bas Languedoc, et Cévennes ; on les divisa en trois corps ; le corps du bas Languedoc eut les pasteurs Roux et Claris, et Rivière, prédicateur ; celui des Cévennes eut les pasteurs Combes et Maroger, et Rouvière, prédicateur ; celui du haut Languedoc et Guyenne eut le pasteur Bétrine, et Viala, prédicateur. Tous signèrent cette délibération, dont la date1733.
26 février.
est importante pour l’histoire des églises, parce qu’elle prouve qu’alors la France protestante se composait des provinces du Vivarais, du Dauphiné, des deux Languedoc, de