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des églises du désert.

voyant la corruption des mœurs parmi les peuples qui professaient la religion protestante, il avait cru que sa conscience l’obligeait à les exhorter sur ce point à rentrer dans leur devoir, et qu’il avait jugé qu’il pouvait désobéir en ce point aux ordres du roi pour obéir à Dieu ;

« Interrogé de nous dire à quelle occasion il avait pris le parti d’aller prêcher ainsi aux peuples assemblés, si c’était par choix, par le conseil de quelque personne éclairée, ou par quelque inspiration particulière,

« A répondu que c’était par choix qu’il avait pris cet état, et qu’il avait travaillé à s’y perfectionner par la lecture des bons livres et de l’Écriture sainte, demandant à Dieu les grâces qui lui étaient nécessaires pour l’exercice de son ministère, et ajoutant qu’il s’était contenté pendant longtemps d’exhorter les peuples, et qu’il n’y avait que quelques années qu’il exerçait toutes les fonctions de son ministère ;

« Interrogé de quel droit il s’était attribué le pouvoir de faire toutes les fonctions de ministre,

« A répondu qu’il avait reçu l’imposition des mains dans une ville de Suisse, dont il ne sait pas le nom, il y a environ deux ans et demi, qu’un homme, qu’il ne connaît pas non plus, était venu le prendre sur la montagne de Lauzère, où il était, et l’avait servi de guide jusque dans la Suisse, où il avait reçu sa mission ;

« Interpellé de nous dire de quelle façon se fait cette cérémonie,

« A répondu qu’il fut conduit dans une salle où il trouva deux ministres qui, après une exhortation et une prière, lui imposèrent les mains ;

« Interrogé s’il croit avoir le même pouvoir d’imposer les mains et de recevoir des ministres,

« A répondu et avoué ;