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dans le nombre de ceux qui ne remplissent pas leurs devoirs tous ceux qui ne répondront pas dans le délai de huitaine. Cette lettre regarde les juges, lieutenants, procureurs fiscaux et autres officiers de justice des seigneurs, Sa Majesté voulant être informée de ceux qui ne se conforment pas à ses ordres touchant la religion, pour les faire interdire et destituer. » (Lett. du subd. min. or. Mss. Fab. Lic.) Ces mesures si tracassières s’étendaient avec rigueur jusqu’aux enfants des nouveaux convertis. Il paraît toutefois que le fisc s’enrichissait de la résistance des parents, et que, malgré tant de soins, les réformés de certaines parties du Languedoc aimaient mieux payer qu’envoyer leurs enfants à la messe. Dans le diocèse d’Anduze nous trouvons deux communes, Ribaute et Saint-Sébastien, qui furent frappées de ces punitions fiscales, vers le même temps. Comme s’il se fût agi d’une perception purement financière, nous lisons les reçus très en règle du percepteur Silvain, qui déclare avoir touché vingt-sept livres, pour amendes de Ribaute contre les nouveaux convertis dont les enfants ont manqué les messes et instructions ; dans la paroisse de Saint-Sébastien, nous trouvons une somme de dix-sept livres pour le même genre de contraventions commises pendant cinq mois, de janvier à juin 1733[1]. On voit que l’exiguïté de ce genre singulier de recette prouve que les percepteurs n’étaient pas extrêmement sévères.

  1. Nous donnons ici comme exemple le texte d’une de ces petites pièces du fisc des consciences. « J’ay receu du sieur Fabre, collecteur de Saint-Sébastien, la somme de dix-sept livres un sol trois deniers, pour les amendes prononcées contre les nouveaux convertis, dont les enfants ont manqué d’assister aux messes et instructions pendant les mois de janvier, février, avril, mai et juin de ladite année 1733. À Alais, le 18 juillet 1737. Silvain. » (Mss. Fab. Lic. or.)