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gua par le zèle constant qu’il apporta à toutes les affaires du comité et des protestants français. Il mourut en 1756. À Lausanne, on doit signaler surtout le doyen de l’établissement, le professeur Georges Polier de Bottens, chargé de la chaire d’hébreu : le séminaire perdit ce constant ami des étudiants français en 1759[1]. À l’époque de la dissolution du séminaire français de Lausanne, en 1812, le professeur Durant, chargé de la chaire de latin et de grec, en était le chef, non moins par son âge que par l’importance de ses services. Il avait donné pendant vingt-sept ans des soins réellement paternels aux jeunes Français[2]. Enfin, au nombre des plus respectables membres du comité genevois figurait M. de Végobre, qui ne s’est éteint que tout récemment, à un âge très-avancé, l’un des amis les plus constants et les plus dévoués des églises du désert, et qui surmontait les infirmités et les glaces de son extrême vieillesse pour nous transmettre des détails sur leur cause, qu’il n’avait

  1. Le professeur Polier, père de Mme de Montolieu, auteur de l’article Messie, de l’Encyclopédie.
  2. Dans les dernières années de l’existence du séminaire français de Lausanne, on doit citer les professeurs Samuel Secretan, ancien doyen ; Frédéric Bugnon ; Daniel Levade, pendant trente ans professeur de théologie et de morale ; E. A. Chavannes, mort en 1800, professeur pendant quinze années ; le ministre Verrey-Francillon, ancien doyen ; C. F. Chavannes-Bugnon, professeur pendant quinze ans. Les jeunes séminaristes français à Lausanne recevaient dans l’origine, du comité de Genève, 24 liv. suisses par mois (35 fr.). Quant au nombre total des étudiants admis depuis la fondation, M. de Végobre estimait ce nombre à environ cent ministres, qui seraient sortis du séminaire, de 1740 à 1809 ; chiffre qui s’accorde assez bien avec les listes que nos pièces fournissent sur le personnel des églises pendant le xviiie siècle. Le pasteur et professeur C.-F. Chavannes estimait avoir vu cent jeunes gens pendant les quinze années de son professorat ; ce qui aurait fourni une consécration de sept sujets par an pour les églises du désert ; mais nous croyons ce dernier chiffre au-dessus de la vérité. (Lett. du prof. Chav. Bug., mss, 1835.)