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histoire.

longue persistance, forme l’objet de cet ouvrage.

Nous allons nous hâter d’arriver plus spécialement à notre sujet, en nous bornant, pour préliminaires, aux généralités historiques, très-superficielles mais très-incontestables, que nous venons de poser. Nous devons maintenant, par une transition rapide, parler des temps immédiatement antérieurs à l’histoire des églises du désert. Plus tard, nous donnerons l’esquisse de la législation des conseils de Louis XIV touchant les affaires religieuses et civiles de ses sujets protestants ; nous dirons ensuite quel fut le premier réveil et la première réorganisation de leur foi courageuse. Seulement, afin de pouvoir démêler le fil de ces événements compliqués, il convient de signaler d’abord quelles furent les influences puissantes qui présidèrent en France à leurs destinées et à de si longs malheurs.

La première de ces influences fut domestique, et fut un résultat des mœurs de la cour ; la seconde, d’un caractère plus noble, fut une conséquence du plan politique et des idées de suprématie de Louis XIV.

En considérant toute l’époque de la fin du xviie siècle, où le pouvoir en France recula jusqu’au fanatisme des Valois, on est forcé de reconnaître que l’impulsion toute dévote que reçut alors la cour de Versailles dut être attribuée surtout à l’influence qu’une nouvelle maîtresse exerça sur le monarque. Moins séduisante que ses devancières, mais beaucoup plus habile, la veuve de Scarron fut la seule de toutes les maîtresses de rois de France, qui réussit à confondre la religion et la galanterie, au point de faire changer en un nœud légitime des liaisons d’un caractère équivoque ; ce seul fait donne la mesure de