Court avaient déjà produit tant de fruit, que nous voyons à un synode national, de 1726 (16 mai), qu’il se trouva réuni trente-six anciens, seulement trois pasteurs, et neuf proposants. Cette assemblée, sans doute pour rendre les réunions religieuses moins prolongées et moins périlleuses, crut devoir prendre, dans son art. 16, une mesure assez singulière contre les sermons exubérants : « Les pasteurs et prédicateurs prendront garde de régler leurs prédications d’environ une heure et quart, pour prévenir le danger et ne pas lasser l’attention des auditeurs. » (Mss. Nag.)
Toutefois, ce n’était qu’au milieu de difficultés sans
cesse renaissantes, et souvent de grands malheurs,
que cette reconstruction avançait. À mesure que les
églises voyaient leur nombre et leur zèle s’augmenter,
les convocations synodales embrassaient plus de provinces ;
mais aussi ces travaux éveillaient davantage
le zèle des intendants, les poursuites de la magistrature ;
de sorte que l’œuvre devenait plus périlleuse en
grandissant : surtout les communications des provinces
entre elles, et tout ce qui pouvait rappeler une
affiliation générale de tous les protestants du royaume,
attirait un redoublement de précautions et d’intolérance.
Le Dauphiné, par acte signé P. Durand, modérateur,
et Fauriel, dit Lassagne, secrétaire, accueillit
1730.
22 septemb.les députés des églises du Languedoc ; l’année précédente les églises du Bas-Languedoc et des Cévennes
envoyèrent aux provinces de Rouergue,
Guyenne, Saintonge et pays d’Aunis, et Poitou, le
pasteur Bétrine et le proposant Grail ; tous deux sont
1729.
9 août.recommandés à ces églises persécutées « comme des
victimes qui vont s’immoler pour leur service. » La
première de ces pièces porte le cachet des églises de