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des églises du désert.

où les trouver, si ce n’est parmi les puissances de notre communion. C’est aussi de ce côté-là que je portai toutes mes vues, et ce fut alors que je commençai à travailler à les intéresser à cette bonne œuvre. Je le fis en écrivant à des personnes que je savais être remplies de zèle et en crédit auprès desdites puissances. C’est en particulier ce que je fis en 1720, en me donnant l’honneur d’écrire à milord Wake, cet illustre primat si digne d’avoir été le prédécesseur de celui qui occupe aujourd’hui avec tant de gloire le même siège épiscopal.

« Après avoir commencé à donner à cet illustre prélat une idée courte de la manière merveilleuse dont Dieu avait commencé à réparer les brèches que la violence, l’apostasie et le défaut de zèle, le fanatisme, le relâchement, avaient fait à son église en France ; après lui avoir parlé du rétablissement de la discipline, des consistoires, des synodes, du nombre des églises qui étaient déjà formées, du petit nombre d’ouvriers qu’elles avaient pour les desservir, de l’abondance de la moisson, et de la nécessité d’avoir des missionnaires, je le conjurais d’en entretenir Sa Majesté Britannique, et de porter cet auguste prince à honorer de sa protection royale et des riches effets de sa bénéficence, ces églises qui renaissaient de leurs cendres. Le prélat fut touché du contenu de ma lettre. Il eut la bonté d’en parler au roi, qui en fut touché aussi, et qui promit de s’intéresser en leur faveur. » (Mss. des arbitres, par Court, p.3 et 4. Mss. P. R.) Tout en admirant la sagesse des plans du pasteur Antoine Court en faveur de la pépinière des pasteurs persécutés, on ne peut s’empêcher de faire un retour sur les conséquences des édits et sur la manière dont les églises étaient alors gouvernées par la cour de