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des églises du désert.

chez soi, et qui se termina par le chant d’un sacré cantique. C’est ainsi qu’on en use ordinairement dans les assemblées de ce pays. Avant que de quitter le lieu, je bénis cinq mariages.

« Le prédicateur du quartier m’ayant fait connaître qu’il restait encore des fidèles sur la Lozère, où nous étions, qui n’avaient pas pu assister à cette assemblée à cause du trajet, nous en convoquâmes un autre le lendemain lundi matin à une lieue de la première. Elle ne fut pas moins nombreuse que la précédente. Mais, mon Dieu, que de pluie tomba pendant la prédication et la célébration de l’Eucharistie ! À peine néanmoins auriez-vous aperçu quelque altération dans cette assemblée, tant ces fidèles montagnards sont accoutumés au mauvais temps, ou pour mieux dire, tant leur faim de la sainte parole est grande et leur zèle empressé. Je leur dois ce témoignage que, dans leur pays, il y a en général un grand nombre de bonnes âmes. Nous quittâmes la montagne, et le mardi, 8 juin. nous convoquâmes l’église de Florac et ses voisines ; le jeudi d’après celles de Saint-Julien, de Pradal, Saint-Germain-de-Calberte10 juin.. L’assemblée congédiée, je retins les députés des églises, qui composaient le colloque général, ou le synode de ce canton-là, que j’avais mandé… Je bénis en leur présence cinq mariages. Tairai-je une autre circonstance ? Un soldat qui montait de Pont-de-Montvert et qui allait sans doute à une des garnisons voisines, s’étant aperçu de quelques troupes de nos gens qui s’en retournaient après l’assemblée, fut saisi d’une telle terreur qu’il n’eut de jambes que pour retourner sur ses pas, mais avec un peu moins de lenteur qu’il n’était venu. Cette aventure, rapportée au commandant de Pont, jointe à d’autres avis qu’il avait eus concernant ces