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des églises du désert.

affaire particulière, j’en partis le lundi et j’assemblai, le soir même, celle de cette ville, celle de la Calmette31 mai. et de Saint-Geniès. Avant de sortir de la ville, on vint me dire que l’assemblée était vendue ; je ne laissai pas que de partir. Sur la porte de la Bouquerie, je vis une troupe de soldats, et un peu plus loin une troupe d’officiers, qui fixèrent les yeux sur un cavalier que j’avais avec moi. Ces deux troupes me firent craindre qu’on n’eût accusé juste sur l’avis qu’on venait de me donner ; mais je n’en continuai pas moins mon chemin, persuadé que l’assemblée se tenait un peu trop loin de la ville pour être suivie, et que, s’il y avait quelque chose à craindre, ce ne serait qu’en revenant, et qu’alors il ne manquerait pas de moyens pour rendre inutiles les soins des soldats. Nous eûmes un autre obstacle : ce fut une nuit obscure, accompagnée de pluie, obstacle qui fit que plusieurs errèrent pendant la nuit sans trouver l’assemblée. Je rencontrai sur mes pas une troupe errante à laquelle il fallait que je servisse de guide. Nous essuyâmes, avant la prédication, un revers de pluie ; peu s’en fallut qu’elle ne nous trempât tout à fait ; il cessa, ce revers, et la pluie nous laissa aller tranquillement achever notre exercice. Il n’en fut pas de même au retour ; elle se renforça. Heureuse encore l’assemblée de n’avoir à se défendre que contre la pluie : les soldats ne firent point de sortie. Le mardi je convoquai les1 juin. églises de Lédignan, de Lascours, de Cruvière. M. Claris, qui devait m’accompagner dans les hautes Cévennes et dans la montagne, me vint joindre. L’assemblée congédiée, nous partîmes, et nous nous rendîmes du côté de Brenoux, où nous assemblâmes le jeudi cette église avec une de ses voisines.3 juin.

« Quelques personnes de votre ville voulurent être