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vrages les plus estimés de la chaire réformée, les Sermons de Hugh Blair.

Il faut donc avoir soin de renvoyer à qui de droit la responsabilité de l’édit de 1724. Il fut l’œuvre de M. le duc de Bourbon, et surtout de Lavergne de Tressan, évêque de Nantes et ensuite archevêque de Rouen. Monsieur le Duc, que sa naissance et non ses talents avait porté au premier pouvoir, et qui se mêlait peu de politique, laissa faire les magistrats administrateurs et les dévots. Peu de temps après cette mesure, l’évêque de Fréjus prit sa place et le renvoya pour jamais dans le brillant exil de Chantilly, où il mourut en 1740. Phélypeaux de la Vrillière, comte de Saint-Florentin, grand administrateur et infatigable signataire des lois les plus opposées, signala les dernières années de ses charges par cette mesure, qui ne lui coûta pas plus que tant d’autres d’un esprit analogue. On a peu parlé du ministre de la guerre de Breteuil, qui mourut en 1743, et qui, ainsi que Lamoignon de Baville suivi de Malesherbes, fut remplacé longtemps après l’édit de 1724 par le baron de Breteuil, d’une autre branche, qui rendit une éclatante justice aux droits des réformés. Enfin les sceaux du chancelier, en l’absence momentanée de d’Aguesseau, étaient alors tenus par d’Armenonville, qui les conserva de 1722 à 1727, et qui termina ses jours dans une assez douce disgrâce au château de Madrid. On voit donc que dans ce ministère si peu solide, où le chef du cabinet, Monsieur le Duc, n’était remarquable que par son importante nullité, où le cardinal de Fleury n’était pas encore le maître, et d’où l’intègre d’Aguesseau s’était retiré, on ne sait sur qui faire reposer la responsabilité de l’édit funeste de 1724. Surtout elle ne saurait atteindre le sage histo-