même temps, on songeait déjà à prendre des mesures
pour assurer quelques faibles honoraires aux ministres
qui prêchaient au milieu de tant de périls.
Deux synodes de cette même année prirent des dispositions
remarquables : le premier, composé de deux
pasteurs, de huit proposants et de quarante-huit 9 mai.
anciens, délibéra en ces termes : « Il sera baillé, pour
les habits et pour l’entière couverture des pasteurs
et des proposants qui prêchent dans les églises désolées
de France, la somme de soixante-dix livres chaque
année. » Il prit aussi des mesures contre le danger des
improvisations trop vives, en ordonnant, à l’égard
d’un proposant, qu’il communiquerait ses sermons
d’avance à une commission pour les faire approuver,
et que s’il ne pouvait pas les apprendre mot à mot,
au moins serait-il obligé d’en conserver et dire le véritable
sens. L’autre assemblée délibéra en ces termes
l’art. 5 de ses règlements, qui donne une idée de la 1720
20 septemb.
position périlleuse de ces pasteurs. « Les circonstances
fâcheuses demandant qu’on prenne de plus grandes
précautions pour la conservation des assemblées, il
a été délibéré que les anciens auront le soin de fournir
des sentinelles dans les lieux où il y aura des garnisons. » Une autre disposition, aussi naïve dans sa
forme que prudente au fond, montrera la vigilance
de ces assemblées pour la réputation des ministres.
« A été délibéré que les pasteurs et proposants n’iront
point dans les maisons où il y aura soupçon qu’ils
aiment quelque fille d’une amour temporelle, et cela
pour éviter les scandales et les maux qui pourraient
s’y glisser ; les anciens sont exhortés d’y veiller soigneusement. »
(Art. 3. Syn., cop. cert. mss. P. R.)
À mesure qu’on avance dans ce siècle et qu’on suit l’histoire des églises du midi de la France, les seules