remédier à ce vide fâcheux. Pour donner à toutes ces mesures la sanction qu’elles devaient recevoir d’un caractère sacré, il détermina un des plus distingués de ses collègues, le ministre P. Corteis, à se rendre à Zurich pour y recevoir l’imposition des mains, suivant le rit de la discipline helvétique. Le pasteur Corteis, dont nous avons souvent trouvé le nom au bas d’actes synodaux du désert, en Languedoc, n’hésita pas à faire ces périlleux voyages. De retour, il 1718. consacra le ministre Antoine Court, à la tête d’un synode ; et ce furent ainsi les pasteurs Court, Corteis et Roger qui sauvèrent, pour la France réformée, la filiation de l’ordination suivant la règle apostolique, au milieu des épreuves d’une si longue intolérance, après la guerre des Cévennes. Dès lors, grâce aux sages mesures de ces ministres, la consécration au saint ministère put devenir valide dans le midi du royaume, et c’est de leurs mains courageuses qu’elle a été transmise jusqu’à nos jours aux florissantes églises du Languedoc et des Cévennes.
De si beaux efforts devaient être couronnés de
succès. Bientôt il put se réunir au milieu des églises
de ces deux provinces, un synode qui rassembla1718.
7 février.,
quarante-cinq membres, tant pasteurs que membres
anciens et laïcs. On décréta que nul ne serait reçu
pasteur « qu’après un sérieux examen de sa doctrine
et de ses mœurs. » On arrêta que tous pasteurs
« doivent avoir le témoignage de mener une sainte
vie, irrépréhensible, et qu’ils possèdent les lumières
et les connaissances requises pour s’acquitter d’un si
glorieux emploi. » — « Et comme dans ce temps de
calamités nous recevons des pasteurs qui n’ont point
reçu l’étude des langues, au moins faut-il qu’ils aient