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ministre. Les événements politiques vinrent bientôt se compliquer d’événements religieux. La cour de France, une fois rassurée sur les prétentions de régence qu’avait affichées la cour d’Espagne, rentra dans l’ancienne politique de l’alliance des deux branches de la maison de Bourbon. Le régent voulut faire épouser sa fille, Mme de Montpensier, au prince héréditaire d’Espagne, don Louis, et obtenir qu’on donnât l’infante à son pupille le roi de France. Les jésuites d’Espagne avaient fait de la réception pure et simple de la bulle Unigenitus par le parlement de Paris la condition de ces alliances réciproques ; 1720.Dubois s’en chargea, l’obtint et devint cardinal. Les jansénistes furent ainsi victimes de la politique du régent. D’un autre côté, les folies financières de Jean Law, en précipitant la nation entière dans un agiotage effréné et en ruinant tant de fortunes, avaient démontré que c’était chose impossible que de prétendre rejeter d’un coup le fardeau des dettes de Louis XIV. Toutefois, il est probable que la suite du gouvernement de Philippe d’Orléans, même comme premier ministre, rassuré sur les prétentions de l’Europe, eût abouti à quelque adoucissement dans les mesures contre les protestants ; mais la même année vit la déclaration de majorité de Louis XV, la mort 1723.
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du Cardinal Dubois et celle de son maître le régent.

Telles étaient les circonstances politiques du pays ; elles n’avaient rien de contraire au développement de la liberté religieuse. Nous verrons plus tard quelles influences de cour firent avorter les espérances qu’on avait pu concevoir sur un changement dans la législation pénale des églises. Elles parurent renaître un instant par suite des intrigues politiques dont le midi du royaume faillit être le théâtre. Nous