Page:Coppée - Contes tout simples, 1920.djvu/28

Cette page n’a pas encore été corrigée

ma quinzaine... Ce qui m’inquiète, c’est le petit. Il me faut au moins une heure pour aller au Mont-de-Piété et chez ma malade. D’ordinaire, je le confie à la concierge, qui est une bonne femme... Mais vous avez vu ? Ce soir, veille de Noël, ils ont un repas de famille, dans la loge, et ils en sont aux chansons du dessert... Comment que je vas faire pour le gosse ? »

Vivent les pauvres gens ! Jean Vignol a des larmes plein ses yeux de bon chien.

« Pas de ça, mère Mathieu !... Laissez votre literie. J’ai encore quinze francs. En voilà dix... Et courez chez votre sœur... Quant au mioche, eh bien ! portez-le chez moi. Il dort comme un bienheureux ; il ne m’empêchera pas de travailler... Et puis, s’il se met à faire de la musique, eh bien ! ce n’est pas si malin de le bercer et de lui donner à boire. »

C’est la vieille, maintenant, qui est