Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.



Nous avions pris le long chemin,
Nous avions pris le chemin sombre.
Je ne la voyais pas dans l’ombre,
Mais je la tenais par la main.

Nos baisers rythmaient nos paroles,
Et nous suivions, tendres et las,
La voûte obscure des lilas,
Qui s’étoilait de lucioles.

Et ma chevelure baignait,
Comme dans l’eau les pleurs d’un saule,
Son front posé sur mon épaule,
Son doux front qui s’abandonnait.

Et pour que l’opaque ramure
Couvrît notre rêve enchanté
De silence et d’obscurité,
La brise apaisait son murmure.