Page:Contes tjames, trad. Landes, 1887.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Toutes les filles qui avaient essayé de chausser le soulier et n’y avaient pas réussi étaient revenues chez elles. Halœk revint à la maison et dit à sa mère. De tout le pays, de tous les villages les gens sont venus par milliers nombreux à écraser l’herbe et abattre la forêt, (les filles étaient) belles comme le génie de la nuit qui suit la pleine lune, elles avaient les seins ronds comme Ra-Pabwak, et le soulier ne se trouva juste à aucune ; Kajong vint la dernière et chaussa le soulier. Maintenant elle est devenue la femme du roi.

La mère de Halœk, avec un mauvais sentiment, dit : Ma fille véritable n’épouserait pas le roi et ma fille adoptive l’épouserait ! Elle alla dire un mensonge au roi pour demander à ramener Kajong à la maison. Elle alla au palais du roi. Le roi demanda : Où va cette femme ? Elle répondit mensongèrement : Poussière des pieds sacrés de Votre Majesté, je viens parler à Votre Majesté : je vous prie de laisser Kajong revenir à la maison pour deux ou trois jours, ensuite je vous la ramènerai. Si j’entre dans une maison neuve sans être avec ma fille adoptive, je serai extrêmement triste, ô Seigneur ? Le roi dit : Soit ! si tu veux emmener Kajong à la maison emmène-la, mais ramène-la dans quelques jours. Le roi ordonna à Kajong de se vêtir de ses beaux habits et d’aller à sa maison avec sa mère adoptive. Kajong mit ses beaux vêtements et alla à la maison avec sa mère adoptive. Quand elles arrivèrent il était nuit. La mère et Halœk prirent du riz pour manger dans la maison, mais elles laissèrent Kajong dehors. Halœk et sa mère ne l’appelèrent même pas pour manger une bouchée, elles mangèrent dans la maison et fermèrent la porte.

Kajong réfléchissait tristement. Si c’était ma vraie mère, se disait-elle, serait-elle irritée de ce que j’ai épousé le roi ? Mais une mère adoptive n’est pas nos os et notre sang. Cette nuit