il fut près du champ, il la fit mettre à quatre pattes, releva ses jupons, lui fourra une carotte dans le κυλ et lui cacha le visage avec ses cheveux dénoués. Pour ce qui est du diable, il attrapa un lièvre, monta dessus et, en arrivant, demanda au moujik : « Sur quoi suis-je venu ? — Qu’est-ce qu’il mange ? » interrogea le paysan. — « Des pousses de tremble. — Alors, c’est un lièvre. » De son côté, le diable essaya de reconnaître la monture du paysan et se mit à tourner autour. « Ces crins, » observa-t-il, « c’est la queue, et voici la tête, mais elle mange une carotte ! » Ce détail dérouta complètement le diable, et il s’avoua vaincu. Le paysan tira les navets, les vendit et commença dès lors à prospérer.
XXVII
LE PAYSAN QUI FAIT LA BESOGNE DE SA FEMME
n était au moment de la moisson ; un paysan
et sa femme allaient chaque jour faucher leur
blé. Tous les matins, à la première heure, la femme
éveillait son mari, il partait travailler dans son
champ ; quant à l’épouse, elle restait au logis pour
allumer le poêle, faire la cuisine, vaquer aux soins
du ménage ; ensuite elle portait à dîner à son homme,