se leva tout doucement et détala au plus vite. Ce ne fut pas sans peine qu’arrivé à sa demeure, il put s’en faire ouvrir la porte. Sitôt rentré chez lui, il se débarrassa de ses haillons et se coucha à côté de sa femme. Celle-ci lui passa sa main sur le visage et, surprise de n’y pas trouver de barbe, demanda : « Qui est-ce qui t’a ainsi rasé, batouchka ? — C’est le diable qui t’a βαισέε, » répondit-il. À ces mots, la popadia se mordit la langue.
LXV
LA FEMME RUSÉE[1]
n bourgeois avait une jolie femme. Le ménage
se trouvant à bout de ressources, l’épouse
dit au mari : « Il faut tâcher de nous procurer des
moyens d’existence. — Mais comment faire ? —
J’ai une idée, seulement ne m’injurie pas. — Eh
bien ! fais ce que tu as imaginé. — Cache-toi, »
reprit la femme, « et reste aux aguets. Je vais trouver
quelqu’un que je ramènerai ici, alors tu cogneras
à la porte et nous ferons notre affaire. —
Allons, très bien ! » Elle prit une caisse, la remplit
- ↑ Comparer avec le conte LXIV.