et vint reprendre sa place dans le troupeau du moujik. Ayant vu échouer toutes ses manœuvres, le barine rendit la liberté au paysan.
LIV
LE BERGER[1]
ans un village vivait un berger qui plaisait
beaucoup aux jeunes filles et aux jeunes
femmes de la localité. Mais s’il faisait volontiers
l’amour, ce n’était pas avec la première venue.
Aussi s’était-il attiré l’inimitié de plusieurs paysannes.
À tort ou à raison elles répandirent le bruit qu’on
l’avait surpris avec une jument dans une position
plus qu’équivoque ; dès lors, le gars fut en butte aux
railleries des jeunesses du village. La plus acharnée
contre lui était une certaine Dounia. Le matin, en
menant paître ses bestiaux, elle lui criait : « Eh !
Ivan, fais attention à ma jument ! » Enfin, elle ne
lui laissait pas de repos avec sa jument. Le jeune
homme prenait bonne note de tout cela.
Dans le village demeurait une vieille femme fort obligeante, chez qui les jeunes filles allaient à la
- ↑ Voir le conte LII.