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changea en âne. Puis il chassa devant lui la bourrique aux longues oreilles, qui baissa la tête d’un air penaud.


II

Arrivés au haut de la côte de Bel-Air, ils rencontrèrent un meunier qui se rendait à son moulin, chargé d’un énorme sac de grain.

Le pauvre diable n’en pouvait plus, et la sueur lui coulait sur le visage.

— Tu sembles bien fatigué, mon brave homme, lui dit le Seigneur Dieu, tu n’as donc pas d’âne à ton service ?

— Hélas ! je suis trop pauvre pour cela.

— Si tu veux je vais te louer le mien.

— Je ne demande pas mieux, si vous voulez être raisonnable.

— Je te laisserai mon âne pendant sept ans et, chaque jour, tu déposeras une obole dans une tirelire que tu me remettras à l’expiration de notre marché.

— C’est une affaire conclue, répondit le meunier, qui avait examiné la bête en détail et l’avait trouvée capable de faire un bon service.