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— Je vois bien que vous êtes des farceurs, dit Le bon Dieu en souriant, et il jeta une pièce d’or sur la table.

— Je ne puis vous rendre la différence, répondit la bonne femme, je n’ai pas de monnaie.

— C’est bien, gardez tout, reprit le bon Dieu, vous en aurez besoin bientôt.

Le mari de la cabaretière, qui fumait sa pipe au coin du feu, avait d’un œil d’envie convoité la bourse pleine d’or du bon Dieu.

« Si je pouvais l’avoir, se disait-il, ma fortune serait faite et je n’aurais plus besoin de travailler. »

Il regarda de quel côté se dirigeaient les voyageurs et lorsqu’il les vit prendre la route de Bain, il s’empara d’un gros bâton et s’en alla à travers champs les attendre au coin de la lande de Morhéan.

Le maître du monde marchait en avant, et arriva le premier près du malfaiteur qui s’élança sur lui, le prit à la gorge et s’écria : « La bourse ou la vie ! »

Dieu le toucha seulement du doigt et le