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Les hiboux faisaient entendre leurs cris sinistres. Les chauves-souris et les engoulevents passaient comme des ombres autour des buissons. C’était en été, c’est-à-dire à l’époque où les grenouilles, les crapauds, les sauterelles et les grillons chantent toute la nuit ; mais ils ne donnaient pas signe de vie. Par exemple on entendait le bruissement du vent dans les halliers, les mélèzes se plaignaient, les fougères tremblaient, les bruyères frissonnaient, la nature entière gémissait.

Le marquis s’arma de courage et avança.

Des éclats de rire, des voix, des chants partirent tout à coup du bocage et le malheureux se vit cerné et entraîné dans une danse échevelée.

Le dieu des chênes, en le voyant, le reconnut aussitôt et lui dit d’une voix terrible :

« Mortel ! que viens-tu faire ici ? »

François voulut lui raconter la même histoire de son fourneau éteint ; mais le vieillard l’interrompit :

« Je la connais, celle-là, elle est trop forte ! Du reste, ajouta-t-il en ricanant, nous verrons bien tout à l’heure si tu dis vrai. Enfonce ta