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en morceaux et s’en alla les vendre chez les orfèvres. Des sommes énormes lui furent versées. Il dépouilla dans l’échoppe d’un marchand, ses vêtements de charbonnier et revêtit des habits de bourgeois qui, avec son teint hâve, lui donnèrent l’air d’un monsieur.

Il s’en alla loger dans un hôtel et goûta bientôt à tous les plaisirs qu’offre Paris.

Doué d’une intelligence peu commune, d’une physionomie douce et agréable, et ayant avec cela de l’or à pleines mains, il se façonna promptement aux belles manières.

Un cortège d’amis lui fraya son entrée dans le monde. Les portes s’ouvrirent d’elles-mêmes devant lui, et le marquis de Comper — tel était le nom qu’il avait pris, — ne tarda pas à devenir un chevalier accompli, adulé, choyé, envié !

Tous ces succès, qu’il accueillit d’abord avec enthousiasme, le fatiguèrent de bonne heure, il était breton, et le souvenir de son pays le suivait partout.

Au milieu des fêtes les plus brillantes, François, le charbonnier, songeait aux grandes futaies de la forêt de Trécelien et aux