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III

Enfin le jour tant désiré arriva.

Sans dire adieu à personne, il quitta le pays, emportant sur son dos sa bûche d’or dissimulée par de vieux habits attachés avec des cordes.

En voyant passer par les chemins ce failli gars, pâle, maigre, chétif, sous un aspect misérable, l’on ne pouvait se douter qu’il était porteur d’une fortune considérable.

Il voyageait ainsi, de village en village, économisant le plus qu’il pouvait afin de ne pas subir de retard, et, pour cela, vivant en Bretagne de pommes et de châtaignes tombées des arbres ; plus loin de raisins dérobés aux vignes, ou de mûres sauvages. Il acceptait aussi, avec empressement, l’hospitalité que les paysans lui offraient par compassion et pitié pour sa mauvaise mine.

Un soir, après une longue route, il vit les toits de la grande ville se dessiner devant lui ; mais exténué de fatigue, il chercha un gîte dans les faubourgs.

Le lendemain matin, il brisa sa bûche d’or