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François ne songea toute la journée qu’à sa trouvaille. Abandonné à lui-même depuis son enfance, il se laissait aller à ses mauvaises passions : « Cette bûche d’or, songeait-il, représente des sommes immenses, c’est-à-dire la richesse qui procure le bonheur et les plaisirs. Elle m’appartient, puisque c’est à moi seul qu’elle a été donnée, Jean et Jacques n’y ont aucun droit. »

Les bons sentiments, cependant, se révoltaient à cette idée et lui faisaient dire : « Tu as été orphelin tout enfant et tes frères ont remplacé tes parents morts. »

Aussitôt les mauvaises pensées revenaient à la charge et lui soufflaient : « Depuis que tu as l’âge de travailler, tu leur as rendu au centuple ce qu’ils ont fait pour toi. Tu es quitte envers eux depuis longtemps, ne te gêne pas, garde ton or. »

Satisfait de ce dernier raisonnement, François alla faire un trou sous un hêtre et y cacha son trésor.

À partir de ce jour, il n’eut plus un instant de repos ; adieu les rêves joyeux. Sa vie changea complètement. Les soucis s’emparè-