Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cheveux de désespoir, en invoquant, à son aide, tous les saints du paradis.

Tout à coup, en levant les yeux au ciel, il aperçut au-dessus des arbres de la forêt, des flammes qui s’élevaient à une hauteur prodigieuse.

— Tiens, s’écria-t-il, d’autres compagnons noirs ont allumé un grand feu pour se préserver de la rosée, je vais aller, bien vite, leur demander quelques tisons.

Il s’élança dans la direction des flammes, et fut étrangement surpris de voir, en approchant, qu’elles étaient de diverses couleurs : bleues, blanches, jaunes, rouges, etc.

Elles éclairaient à une telle distance qu’il put distinguer l’endroit où il se trouvait.

Il s’arrêta soudain. Une sueur froide lui coulait sur le front en s’apercevant qu’il était à deux pas de la Crezée[1] de Trécelien près de la fontaine de Baranton hantée par les fées.

Minuit sonna à l’église de Paimpont.

Ce fut alors seulement que François se souvint que les divinités des bois se don-

  1. Clairière.