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LA BOURSÉE D’OR

Il y avait une fois un jeune coq qui, en grattant un fumier, découvrit une bourse pleine de beaux louis d’or.

Fier de sa trouvaille, il s’en allait portant sa bourse dans son bec, lorsque, passant devant une ferme, il fut appelé par la ménagère qui lui demanda ce qu’il emportait ainsi :

« Une boursée d’or », répondit-il.

— Veux-tu l’échanger contre une belle poignée de grain jaune ?

— Nenni, dit le coq, je veux la garder.

— J’ajouterai au grain une belle galette de blé-na[1].

— Nenni, nenni, dit le coq, qui était cependant bien gourmand.

— Comme tu voudras. Je t’aurais donné par-dessus le marché un gros morceau de miche[2] chaude, sortant du four.

Le coq ne put résister plus longtemps et accepta.

  1. Blé-noir.
  2. Pain de ménage.