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alla, selon l’usage, inviter ses parents et amis à son mariage.

L’idée d’épouser cette belle fille, qu’il aimait de tout son cœur, le rendait fou de joie et, dans chaque maison où il entra, il accepta de boire et de trinquer à la santé de la nouvelle mariée ; aussi, en s’en revenant, était-il d’une gaîté extraordinaire.

En passant par un chemin creux, il mit le pied sur un gros caillou rond qui le fit trébucher.

— Toi aussi, dit-il au caillou, en éclatant de rire, je t’invite à ma noce.

À son grand étonnement, il entendit le caillou lui répondre :

— J’accepte ton invitation et tu peux être certain que j’assisterai à ton mariage.

Le jeune homme cessa de rire, se baissa et au lieu d’un caillou vit une tête de mort.

Ses cheveux se dressèrent sur sa tête, une peur effroyable s’empara de lui, et il se sauva à toutes jambes jusqu’à Pont-Péan.

Quand il arriva dans le village il était tard, et tout le monde dormait. Il rentra seul dans sa chambre où son sommeil fut agité jusqu’au