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LE SUAIRE DU CIMETIÈRE

Une couturière du bourg de Liffré, étant assez bonne ouvrière, avait beaucoup d’ouvrage, aussi prit-elle une apprentie pour l’aider.

Toutes deux allaient en journée non seulement dans le bourg, mais également dans les villages de la paroisse et même dans les communes voisines.

Un soir qu’elles s’en revenaient et qu’il faisait quasiment nuit, elles passèrent près d’un cimetière. Tout à coup, la maîtresse s’arrêta épouvantée et dit à son apprentie :

« Regarde donc un suaire que voilà étendu sur une tombe avec des cierges allumés aux quatre coins. » — Mais je ne vois rien, répondit la jeune fille, c’est sans doute pour me faire peur.

— Comment ! Tu ne vois rien ? Là, à droite, à côté de la vieille croix paroissiale en granit.

— Vous avez pour sûr la berlue, car moi je ne vois rien.