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de leur existence, et laisser à ton confrère les pauvres diables dont les jours sont comptés. Tu n’auras de repos ni jour ni nuit.

Tiens, regarde là-bas, là-bas, cette lumière qui tremblotte, c’est le cabaretier de la Bréharais qui est en train d’expirer. Soudain la lumière disparut dans l’espace, l’âme du vieillard avait quitté la terre.

Une bande d’oiseaux de nuit s’éleva du milieu de la lande en poussant des cris lugubres.

Il y avait des lampes qui brillaient d’un éclat superbe. Celles-là, c’étaient les âmes de la jeunesse, forte et vigoureuse, qui avait de longues années à vivre.

Le jeune docteur dit à Satan : « Je cherche vainement ma lampe à côté de celles de mes voisins, et je ne l’aperçois pas. »

— Non, tu ne peux la voir. Il n’est pas en mon pouvoir de te faire connaître la durée de ta vie. Je puis l’indiquer celle des autres, mais non la tienne.

Ces lampes seront visibles pour toi toutes les nuits sur cette lande où tu pourras venir les consulter.