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Comment expliquer qu’il eût choisi une bourgade perdue au fond des terres, de préférence à un endroit passager ? C’est ce qu’on ignorait et ce que personne n’aurait osé lui demander.

Il n’avait apporté avec lui aucune lettre de recommandation, et n’avait été présenté à personne. Un serviteur, aussi froid que son maitre, faisait le ménage, la cuisine, et soignait le cheval que le médecin avait cru devoir acheter pour faire ses courses.

Hélas ! ses courses, il n’en faisait guère, car il n’était pas souvent appelé près des malades, Et cependant on le disait instruit et adroit.

Il y avait aussi, à cette époque, à Fougeray, un vieux praticien qui n’avait que le titre de chirurgien et qui, néanmoins, exerçait la médecine. Il est vrai qu’il ne faisait que des saignées et n’ordonnait que des purgations. Et cela suffisait pour remettre sur pieds nombre de malades qui, soignés par des savants, eussent succombé. C’était lui qui prétendait que les animaux étaient moins bêtes que nous. « Voyez le chien, disait-il, quand il se sent malade, il cesse de manger et se couche. Si